Jusqu'au XIXe siècle, la question du logement est considérée comme ne relevant pas des institutions publiques, la révolution industrielle développe une masse d'ouvriers qu'il faut loger, cette question relevant alors des rapports marchands, du paternalisme patronal qui crée des cités patronales, cités ouvrières ou corons, puis des domaines de l'assistance, de la charité (réformateurs sociaux, philanthropes comme la fondation LEBAUDY créée en 1903 et la fondation Rothschild en 1904) qui proposent deux types de logement, le pavillon en accession à la propriété ou le locatif dans des immeubles d'appartements. Toutefois, l'habitat ouvrier est souvent tellement dégradé que cette position idéologique ne peut être durablement maintenue. En 1832, une épidémie de choléra fait près de 20 000 victimes, et les docteurs Parent-Duchâtelet et Villermé soulignent le rôle désastreux de la saleté et l'exiguïté des logements - plutôt des taudis - des plus pauvres. Sous l'impulsion de philanthropes et hygiénistes, une première loi intervient en 1850 pour lutter contre le logement insalubre. À l'issue du premier Congrès international des Habitations à Bon Marché à Paris en juin 1899, la Société Française des Habitations à Bon Marché (terme remplaçant celui d'habitation ouvrière) est créée1.
Les habitations à bon marché, très souvent appelées HBM, correspondaient -jusqu'en 1950 - aux actuelles HLM (habitations à loyers modérés). Si les constructions réalisées sur la Zone à Paris dans l'entre-deux-guerres, sont les plus connues, les HBM ont été réalisées dans l'ensemble de la France. Ce type de logement populaire prend sa forme autonome avec la loi Siegfried du 30 novembre 1894 qui crée l'appellation d'« habitations à bon marché » (HBM) incitant la mise à disposition de logements à prix social avec une exonération fiscale.
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Date de dernière mise à jour : 20/08/2018